Ferrures en acier vs. aluminium vs. pieds nus – une comparaison
Le choix de la protection du sabot est une question essentielle, qui influence de manière déterminante la santé et la performance du cheval. Qu’il s’agisse de fers en acier, en aluminium ou du parage naturel (pied nu), chaque option présente ses forces et ses faiblesses.
Fers en acier
Avantages
- Durabilité – très robustes et résistants, même sous forte sollicitation sur sols durs.
- Protection – excellente protection contre l’usure et les blessures, en particulier lors d’un travail intensif.
- Disponibilité – largement répandus, disponibles sous de nombreuses formes et adaptables individuellement.
Inconvénients
- Poids – plus lourds que l’aluminium, peuvent limiter légèrement la mobilité et augmenter l’effort énergétique.
Fers en aluminium
Avantages
- Légèreté – nettement plus légers que l’acier, favorisent la mobilité et réduisent la fatigue.
- Amortissement des chocs – améliorent le confort sur sols durs.
Inconvénients
- Moindre durabilité – s’usent plus rapidement et se déforment plus facilement.
- Coût plus élevé – souvent plus chers que les fers en acier.
- Limitations – moins adaptés aux terrains très abrasifs.
Pied nu
Avantages
- Santé naturelle du sabot – soutient la structure et la fonction du sabot.
- Meilleure circulation sanguine – favorise l’irrigation du pied.
- Usure plus douce – sur sols souples ou en cas de faible sollicitation.
Inconvénients
- Moins de protection – plus vulnérable sur sols caillouteux ou durs.
- Période de transition – l’adaptation peut prendre plusieurs mois.
- Coûts cachés – hipposandales ou colles coûteuses, à remplacer régulièrement ; sur l’année, pas forcément moins cher qu’une ferrure.
Le poids des fers
Les fers plus lourds sont souvent plus avantageux que les plus légers. Beaucoup de chevaux ont tendance à se déplacer trop peu plutôt que trop, de sorte qu’un effort énergétique supplémentaire dû à un peu plus de poids sous le pied peut avoir des effets positifs. De plus, les fers plus épais (par ex. 10 mm) s’usent plus lentement et peuvent rester plus longtemps en place – particulièrement en hiver, lorsque la pousse de la corne est ralentie.
Les fers lourds sont aussi utilisés spécifiquement à l’entraînement : le poids supplémentaire peut activer le mouvement et renforcer le cheval. En compétition, on peut alors passer à des fers plus légers, ce qui entraîne souvent plus d’expression et de souplesse dans les allures. Des fers très légers ne sont en pratique utiles qu’au plus haut niveau de performance – par exemple lorsqu’en parcours de saut d’obstacles chaque seconde compte ou qu’un petit surplus d’énergie est nécessaire pour franchir une barre à 1,60 m.
Néanmoins, les fers ne doivent jamais rester trop longtemps : au-delà de huit semaines, ce n’est pas recommandé. Le mécanisme du sabot use les talons plus vite que la pince, ce qui perturbe l’équilibre du pied. Un ferrage ou un parage régulier est donc essentiel pour maintenir correctement les angles et l’alignement par rapport aux articulations.
Après trois semaines, les fers peuvent parfois déjà avoir perdu jusqu’à la moitié de leur épaisseur à cause de l’usage quotidien – une preuve claire de l’importance des contrôles réguliers !
Poids au sabot – Influence sur la performance
Les fers à cheval apportent un poids supplémentaire : l’acier jusqu’à 500 g, l’aluminium environ 100 g. Plus de poids sur les membres demande davantage d’énergie et influence le mouvement.
Chez les chevaux de sport, cela joue un rôle important : en dressage, cela peut réduire la souplesse ; en saut d’obstacles, un ferrage plus léger permet une poussée plus efficace ; en concours complet, le poids supplémentaire peut provoquer une fatigue plus rapide ; en course, chaque gramme compte. Les semelles et les remplissages peuvent amortir et soutenir, mais augmentent aussi le poids. Le choix du bon ferrage reste toujours un équilibre entre protection et performance.
Pertinence sportive
- Courses de trot attelé : Beaucoup de chevaux courent pieds nus, car ils se déplacent plus librement sans fers.
- Saut d’obstacles : Même au plus haut niveau, des chevaux pieds nus concourent désormais avec succès.
- Grands chevaux de sport puissants : Chez eux, la protection apportée par les fers pèse souvent plus lourd que l’influence du poids additionnel.
Aspects de santé
Un poids supplémentaire au sabot sollicite tendons, ligaments et articulations. Les chevaux présentant des lésions préexistantes (p. ex. problèmes du suspenseur ou du naviculaire) profitent particulièrement de ferrures légères ou de la marche pieds nus, si leur morphologie le permet.
Conséquences pour le métier de maréchal-ferrant
Le parage naturel ne fait pas disparaître le métier de maréchal. Même les chevaux pieds nus ont besoin d’un entretien régulier et professionnel. Le métier évolue plutôt : du ferrage classique vers un rôle élargi de soin spécialisé, de conseil et d’adaptation.
Conclusion
Le choix entre l’acier, l’aluminium ou le pied nu dépend fortement du domaine d’utilisation, de la qualité du sabot et des besoins individuels du cheval :
- L’acier offre la robustesse et la protection maximales.
- L’aluminium combine légèreté et confort.
- Le pied nu favorise la santé naturelle du sabot, mais exige une gestion attentive et peut s’avérer coûteux.
Message clé : Le poids au sabot n’est pas un détail, mais un facteur déterminant pour la performance, la santé et la longévité en sport équestre.